Cessons tout suspens, NON. Cent fois non.

Jouant moi-même sur les deux tableaux, j’ai été plusieurs fois confronté à cette question. Au fond, suis-je le “gentil prof” qui ne s’énerve jamais, compréhensif, attentif et répondant “réellement” aux problèmes de l’élève ? Tandis que l’enseignant(e) en classe tient le rôle du méchant ou de la méchante, qui se moque de l’élève, qui n’a que faire de son retard et ses lacunes ?

Il suffit de confronter les avis de mes élèves en classe d’une part, à ceux de mes élèves en soutien d’autre part. Les premiers me dépeindront comme le “méchant prof”, les seconds comme le “gentil”… La raison est évidente : ce n’est tout simplement pas le même métier.

J’éprouve un profond respect pour mes consœurs et mes confrères de l’Education Nationale et ne me mettrai jamais en porte-à-faux vis à vis d’eux. Je ne connais que trop bien les difficultés qui sont propres à ce métier et la relative marge de manœuvre que nous avons pour redresser les élèves vraiment en difficulté et en retard par rapport au niveau moyen de la classe.

Et dans ce cas-là, le soutien scolaire intervient. J’ai plusieurs fois recommandé aux réunions parents-professeurs de recourir à un enseignant de soutien scolaire (autre que moi) pour travailler ce qu’il m’est impossible de travailler en classe entière : programme à tenir, discipline à faire, classe bondée… Comment comparer les deux environnements ?

En même temps, le travail en classe entière est nécessaire et bénéfique à l’écrasante majorité des élèves. Le seul soutien scolaire ne sert à rien sans l’enseignement dispensé en classe. Nous ne sommes pas des précepteurs.

Je déplore que certains collègues de l’Éducation Nationale peuvent nous percevoir comme des rivaux, voire des gêneurs. Cela n’a pas de sens. La réussite de l’enfant prime sur tout. C’est en travaillant conjointement que l’on réussira à se sortir de situations complexes, pas en se renvoyant mutuellement la responsabilité ou en dénigrant l’autre.

A l’IFX, nous faisons du travail effectué et des devoirs prévus en classe notre priorité sur tout le reste. Tout ce qui est travaillé en amont, les bases, les lacunes des années précédentes etc. se fait dans une progression au profit du chapitre ou de la leçon travaillée au moment même à l’école. De sorte qu’il n’y ait ni conflit, ni perturbation dans la démarche de l’enseignant(e) en classe entière.

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